Les cercles d’affaires de la Fondation Batonga font des prouesses grâce à l’épargne.
Les cercles d’affaires de Mondji à Savalou, le jour du partage des bénéfices et épargnes de l’année
Les groupes d'épargne, un outil puissant d'autonomisation économique des femmes en milieu rural
Par Natacha AGBAHOUNGBA
Petites épargnes, grandes réalisations
Commençons par nous plonger dans une réflexion personnelle : pensez à un objectif financier à moyen ou long terme, que ce soit un investissement, une acquisition ou la constitution d'un capital. Quel outil utiliseriez vous pour atteindre cet objectif ? Je suis convaincue que certain.es penseront à l'épargne, la majorité certainement et d’autres sûrement à un prêt.
Au cœur des communautés rurales du Bénin, l'autonomisation économique des femmes prend une dimension tangible grâce aux programmes innovants de la Fondation Batonga. Dans les départements du Zou, des Collines et de l’Atacora, les jeunes femmes rurales participantes des cercles d’affaires célèbrent leurs succès et leurs réalisations au moment fatidique du partage des bénéfices.
Cet événement annuel est bien plus qu'une simple répartition des fonds ; c'est un symbole de résilience, de solidarité et de progrès communautaire. Dans chaque département, les cérémonies de partage de l’épargne sont des moments de liesse et de reconnaissance, la présence des autorités locales prouve à juste titre le rôle crucial de l'autonomisation économique des femmes dans le développement communautaire.
Les cercles d'affaires mènent des activités génératrices de revenus tout au long de l’année et ont mis en place divers mécanismes d'épargne selon les spécificités de la communauté. Au début de l’année, tous les cercles définissent un objectif financier à atteindre, avec à la clé, l’épargne planifiée par chaque participante pour atteindre cet objectif.
La gestion des fonds d'épargne au sein des cercles est transparente. Des registres sont tenus pour enregistrer les contributions et les retraits, des réunions bimensuelles sont organisées pour discuter de la gestion financière. Dans certains cercles d’affaires, ce sont des cotisations régulières qui se font après la répartition des bénéfices, les jeunes femmes épargnent une partie dans la caisse commune du cercle après une activité commerciale.
Dans d’autres communautés, les cercles d'affaires expérimentent des technologies de gestion financières d'épargne avec l'application DreamSave™ couplée aux services bancaires mobiles tels que le service d'épargne mobile du réseau MTN Bénin dénommé "MomoSayaaa" pour faciliter les transactions, sécuriser et suivre les épargnes individuelles et collectives des participantes.
Les jeunes femmes de cercles de Korontière dans l’Atacora (Bénin) en pleine liesse avant le partage de leurs bénéfices
Une analyse des performances des cercles au fil des années révèle une croissance remarquable, passant d'une performance modeste à des résultats exceptionnels.Ces cercles ont enregistré une performance exceptionnelle, atteignant un taux de 247% du capital initial, soit 74 255 $. Chaque jeune femme a reçu sa part proportionnelle épargnée.
Les facteurs clés de ce succès incluent la formation continue, le soutien mutuel au sein des cercles d’affaires, la diversification des activités économiques et l'accompagnement technique de la Fondation Batonga.
La joie et la fierté des femmes du cercle de Mondji à Savalou après le partage des bénéfices
“L'activité que nous menons dans notre cercle est la vente de kalalou. Aujourd'hui je vous remercie parce qu' avant je ne savais pas comment on épargne pour économiser de l’argent quand on mène une activité génératrice de revenu. J'utilise mes bénéfices pour me faire belle et satisfaire mes besoins et désirs mais aujourd’hui je peux épargner, je sais comment m'organiser afin que mon business puisse générer du bénéfice et je vous remercie beaucoup.” Participante de cercle Jesugnon à Logbo (Département des Collines - Bénin).
Une performance des cercles d’affaires en constante croissante
Les cercles d’affaires ont débuté après un processus de design intentionnel au cours duquel les jeunes femmes ont exprimé le besoin de se faire accompagner autrement. Elles sont devenues des jeunes femmes mariées avec des besoins socio-économiques. Le projet “Young Women Business Circles” a donc vu le jour avec cinquante (50) cercles d’affaires qui réalisent une courbe de croissance depuis le lancement du projet. Après une évaluation de la phase pilote, l’expansion du projet a eu lieu avec cent (100) cercles supplémentaires créés pour quatre mille cent quatre vingt trois (4183) jeunes femmes de 18 à 35 ans.
Une analyse des performances d’épargne des cercles permet de constater une croissance remarquable au fil des années.
Jeunes femmes des cercles d’affaires de Gnidjazoun centre (Bohicon) réunies pour le partage annuel des bénéfices de leurs activités commerciales.
Évolution schématique des performances des premiers cercles
Analyse de performance des nouveaux cercles
Les 100 nouveaux cercles d'affaires créés au cours de l'année en cours ont affiché une performance fulgurante, enregistrant un bénéfice de 219% par rapport au capital initial investi. Cette analyse vise à comprendre les facteurs qui ont contribué à ce succès et à identifier les enseignements pour orienter les futurs programmes de la Fondation Batonga et de ses partenaires.
➢ la formation et renforcement des capacités : Les programmes de formation ont joué un rôle crucial dans le renforcement des compétences en gestion financière, en entrepreneuriat et en leadership. Les nouvelles entrepreneures ont rapidement assimilé les connaissances nécessaires pour gérer efficacement leurs activités.
➢ la dynamique de groupe et soutien mutuel : la création de cercles a favorisé une dynamique de groupe positive, encourageant la collaboration, le partage d'expériences et le soutien mutuel entre les membres. La solidarité au sein des cercles a contribué à la résolution collective des défis et à la maximisation des opportunités.
➢ la diversification des activités économiques : les nouveaux cercles ont adopté une approche diversifiée dans leurs activités économiques, explorant différents secteurs pour optimiser leurs revenus. La diversification a contribué à la stabilité financière et à la résilience face aux fluctuations du marché.
➢ l’accompagnement continu de la fondation : la Fondation Batonga a maintenu un soutien continu en fournissant des ressources, des conseils et des opportunités de croissance. Un suivi régulier a permis d'ajuster les stratégies en fonction des besoins spécifiques de chaque cercle.
Les réussites individuelles et collectives des femmes participantes inspirent et motivent. Les leçons apprises mettent en lumière l'importance de l'adaptabilité, de la solidarité et de l'engagement communautaire dans la promotion de l'égalité des genres et du développement économique. Alors que nous envisageons l'avenir des femmes plus juste et plus prospère nous nous engageons à poursuivre notre mission de développement économique des femmes et à créer des opportunités durables pour les communautés rurales du Bénin que nous servons.
Pour comprendre davantage nos différentes approches programmatiques, visitez notre site web www.batongafoundation.org ainsi que nos médias sociaux Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn et Tiktok.
Natacha Agbahoungba est chargée du programme Women Economic Empowerment pour la Fondation Batonga au Bénin.
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