À LA RENCONTRE DES PROGRAMMES BATONGA AU BÉNIN: UN VOYAGE D’INSPIRATION
Par Aida Gueye Seydi
La visite au Bénin a été pour moi une révélation, une belle découverte du travail formidable de Batonga en tant que Country Manager nouvellement nommée pour conduire l’extension de la Fondation Batonga au Sénégal. Un véritable marathon de découvertes, de partages, d’émotions et de motivations !
A la découverte de ces braves dames que nous appelons ‘’Mentors’’ à Bohicon lors d’une séance de leçon à dispenser aux bénéficiaires. Cette session m’a permis de mieux comprendre comment travaillent ces mentors et le schéma de transmission des connaissances : Batonga-Mentors et Mentors-Bénéficiaires filles et femmes des clubs et cercles.
Le cœur des programmes Batonga
Les mentors, ces dames sont au cœur de l’approche de Batonga qui consiste à recruter dans les communautés mêmes des femmes pour les outiller dans divers domaines notamment sur le leadership, l’autonomisation économique des femmes, le renforcement du capital social pour ensuite s’appuyer sur elles pour répliquer ces connaissances auprès des bénéficiaires des clubs (filles) et des cercles (jeunes femmes).
Un moment d’inspiration a été lors la session d’engagement communautaire avec les chefs de villages et champions identifiés dans les zones d’intervention de la Fondation Batonga. Ce moment a été particulièrement enrichissant et démontre l’importance de travailler avec ces hommes et ces garçons pour faire avancer la condition des femmes dans nos communautés. Il s’agira pour la Fondation Batonga d’assurer une parfaite intégration de cette approche d’engagement des garçons et des hommes dans la mise en œuvre des programmes AGL et WEE. Le changement comportemental et structurel devra se faire auprès des hommes et des garçons pour voir enfin l’atteinte des droits des filles et des femmes à tous les niveaux de la société. Nous y travaillons a travers la nouvelle initiative d’engagement des hommes et des garçons pour les filles/femmes que Batonga va dérouler désormais pour renforcer l’impact de nos interventions sur les communautés.
La visite d’un club de jeunes filles à Savalou pendant un cours dispensé par les mentors montre l’importance de ces espaces sûrs pour les jeunes filles et les fillettes dans leur développement personnel, de leur estime de soi et de leur leadership. Il est incontestable que leur passage au sein de ces clubs à un impact très positif dans leur vie. Au cours de nombreux échanges avec les mentors, j’ai découvert que de nombreux bénéficiaires des clubs transitionnent et deviennent mentors. Ce schéma de succession de Bénéficiaires à Mentors est particulièrement intéressant car démontre que nous devons réfléchir à la mise en place d’un plan de transition pour ces bénéficiaires qui désirent devenir Mentors.
Nous avons aussi la responsabilité de trouver d’autres solutions pour permettre aux Mentors de continuer le travail formidable qu’elles font dans les communautés même sans Batonga. Et la pérennisation de nos actions dans ces communautés sera assurée si nous trouvons la meilleure approche pour accompagner certaines Mentors à évoluer vers d’autres secteurs comme le lancement de leur propre activité génératrice de revenus à travers l’accès au financement et le renforcement des compétences entrepreneuriales. Nous devons impérativement penser à un Plan de développement professionnel pour ces mentors. Les écouter, les soutenir à mettre en place leur projet de vie à la fin de l’engagement avec Batonga reste pour moi la meilleure marque de durabilité de nos interventions.
La visite d’un cercle de femmes m’a mis en contact avec des dames particulièrement déterminées à participer activement au développement économique de leur communauté à travers la mise en place d’une unité de transformation du manioc en gari. Malgré les conditions assez rudimentaires, on voit l’importance et l’impact que ces activités ont sur la vie de ces femmes qui n’ont pas d’autres alternatives d’émancipation financière dans ces contrées. Nous , à Batonga, allons réfléchir de manière plus stratégique à intégrer une approche plus moderne permettant d’améliorer les conditions de travail de ces femmes mais aussi la qualité et les volumes de la production. Il s’agira aussi avec ces dames d’identifier les marchés potentiels pour écouler cette production. Le digital et d’autres innovations restent des solutions pertinentes à envisager, parfois avec des partenaires locaux et plus centraux (État) afin de faire avancer l’autonomisation économique des femmes au Bénin et dans toutes les zones d’intervention futures de Batonga en Afrique de l’Ouest.
Le lancement des opérations de Batonga dans Natitingou marque la fin de ce séjour mais aussi une grande exaltation pour moi car apprendre de cette expérience est cruciale pour le démarrage des activités de la Fondation Batonga au Sénégal. Une très forte mobilisation de tous les acteurs concernés reste la même stratégie ; et plus encore l’implication des communautés cibles pour les mettre en avant sur tout le processus de lancement afin d’encouragement le sentiment d’appropriation et d’acceptation qui est la clé du succès de la Fondation Batonga dans les communautés notamment au Bénin depuis déjà une décennie de mise en œuvre des activités en faveur de la promotion des droits des filles et des femmes.
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